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"Mon dévidoir de l'âme"
"Mon dévidoir de l'âme"
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23 janvier 2012

LE TEMPS D'UN REVE

 

 
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Illustration par G...

 

Elle

Où suis je? Quel est ce lieu ?

Pourquoi cette noirceur des cieux ?

Pourquoi cet entêtant et assourdissant silence ?

Pourquoi cette solitude ? Mais qu'est ce? Une présence...

 

Lui

Ce n'est qu'un rêve ! Ne sois donc pas si effrayée...

Ton sommeil t'a mené dans ces oniriques contrées.

Ne ressens tu pas cette sérénité qui s'insinue en nous,

Qui annihile toute peur, tout pleur, tout courroux ?

N'es tu pas éprise de cette plaisante tiédeur,

Qui croît intensément aux tréfonds de nos coeurs?

Certes, tout n'est-il que ténèbres et obscurité,

Mais ton effroi n'est que le fruit de l'Humanité !

De tous temps, elles n'augurent que Mal et malheurs...

Il n'en est pourtant rien ! Vois leur splendeur !

L'étincellement d'une nuit d'été au firmament,

Le jeu des ombres sous un crépuscule flamboyant !

N'aie aucune crainte, sois infiniment apaisée,

En aucun autre endroit pourrais tu être plus en sureté !

 

Elle

Oui, je perçois cette douce chaleur, cette étreinte voluptueuse...

Oui, je ressens cette vibration plaisante et merveilleuse...

Pourtant, je n'ai souvenir de m'être éveillée, une nuit,

A l'issue d'un tel songe, troublée, haletante et transie...

 

Lui

Je crains que ce rêve ne soit tien, mais mien...

Je crains avoir happé, malgré toi, ton onirique écrin,

Afin de l'insuffler au coeur des méandres de mon être.

Je crains avoir dérobé ton magnifique paraître,

Afin de le séquestrer au creux de mes nuits, égoïstement.

Pardonne moi cet outrage, ce sournois enlèvement.

Pardonne ma faiblesse, pardonne ma lâcheté,

De n'être, dans le réel, capable de t'affronter...

 

Elle

Un affrontement ? Mais pourquoi diable un tel mot ?

Un affrontement? Mais pourquoi engendrer de tels maux ?

Quelle faute, quelle erreur, quel fait ai je pu commettre,

Pour ainsi, en adversaire, en songe t'apparaître ?

 

Lui

Pour moi, te côtoyer est chaque jour un cruel combat,

Une guerre entre ma juste Raison et mon coeur scélérat,

Un conflit fratricide entre mon âme et ma chair,

Entre une conscience inhérente et un désir amer.

Mais, au plus profond de mes songes, ce duel n'est plus !

Tentation coupable et esprit raisonnable ne sont plus !

En rêve, suis je libre d'agir totalement à ma guise !

Voilà pourquoi, en cette nuit, auprès de moi je t'ai requise !

 

Elle

Je n'ose comprendre...

M'aurais tu fait de ton rêve prisonnière ?

Je n'ose entendre...

M'aurais tu enjôlé au coeur d'une chimère ?

 

Lui

Non, mon Dieu non ! Comment pourrais je ?

Que de tels agissement le Créateur me protège !

Mon rêve n'est ni une forteresse ni clos !

De la liberté, tu peux, à l'envie, suivre le flot !

 

Elle

Je souris... Oui, je souris !

Ton rêve même empli de ténèbres m'éblouit !

Je ne désire en rien le quitter, t'y délaisser seul avec ta douleur,

Car te voir me délaisser serait un infini malheur

Si, malgré toi ,je t'avais invité au creux de mes songes.

Affirmer le contraire ne serait qu'infâme mensonge !

Or d'aucun mensonge ne souffre l'onirisme !

La vérité y règne dans le moindre scepticisme !

 

Lui

Je suis flatté, je suis troublé, je suis déstabilisé...

Est ce le fruit de mon subconscient ou ta propre pensée?

Cela, jamais je ne le saurai... Qu'importe !

Pourvu que l'intense ivresse de cette nuit m'emporte !

 

Elle

Mais qu'est ce ? Quelle est cette délicieuse mélopée ?

 

Lui

Elle n'est que la création d mes vains espoirs... Veux tu danser ?

Depuis que mon regard sur toi s'est posé, cette étreinte hante mes désirs...

Mais, n'aie crainte ! Même en songe, je saurai résister et me tenir.

 

Elle

Je n'ai aucune crainte et accède volontiers à ton invitation !

Peut être au fond de moi avais je également cette tentation...

 

Lui

Sentir ainsi ton corps contre le mien, sa douce tiédeur,

Les senteurs de ta peau, ton parfum qui, mon âme, effleure,

Pouvoir ainsi frôler de mes lèvres ta pommette sans m'y abandonner,

Laisser le long de ta silhouette mes doigts courir et t'enlacer...

Dieu, que j'aimerais cette scène réelle ! Mais, jamais elle ne sera...

 

Elle

Non ! Elle ne doit pas l'être ! Nos coeurs n'y survivraient pas …

 

Lui

Non, ne t'écarte pas! Demeure encore auprès de moi !

Suis je condamné, même en rêve, à être loin de toi ?

 

Elle

Pardonne moi, mais je peux t'imposer cela...

Qu'adviendra-t'il lorsque tu t'éveilleras ?

Quelles réminiscences de ce songe conserveras tu ?

Lorsque sur ton esprit, la Réalité aura son joug abattu,

Auras tu la force de ne pas être brisé par ce brutal éveil ?

Sauras tu te détacher des étreintes de ce sommeil ?

Qu'adviendra-t'il si nos lèvres ici s'unissaient,

Si nos doigts tendrement, nos visages, caressaient,

Si nos corps, des ces étoffes, lentement se délestaient,

Si, dans une brulante et voluptueuse Passion, ils s'alliaient ?

 

Lui

Je ne sais... Ces images en moi s'entrechoquent.

Une sensuelle et intense brûlure, elles provoquent.

Sur mes paupières closes s'affiche ta langoureuse nudité,

Le moindre de nos gestes s'emplissent de sensualités,

Nos deux corps se frôlent, s'effleurent, se caressent,

S'abandonnent avec une intense et voluptueuse délicatesse...

Ah ! Même en songe, ces instants, j'aimerais connaître,

Puisque notre amère réalité ne pourra me le permettre !

Qu'importe qu'ils me brisent les ailes, qu'ils me blessent !

Qu'importe qu'à mon éveil, ma Raison me délaisse !

Si ainsi te désirer est une si douce folie, qu'elle soit mienne!

Mon esprit et mon corps seront vides et mon âme sera tienne,

Enfermée dans ce songe qui, jusqu'au trépas, ne me quittera !

En cette délicieuse démence, l'image de ta beauté se perpétuera...

 

Elle

Non, je ne désire aucunement que la folie te saisisse!

Non, je ne désire nullement que ta Raison périsse,

Ne laissant qu'un corps inerte, sans âme, sans esprit !

J'aime ton esprit, j'aime tes mots, j'aime tes écrits !

Je t'en conjure, délaisse ce songe et éveille toi !

Je te veux chaque jour, chaque instant, auprès de moi...

 

Lui

Que dire ? Que penser ? Que croire ? Je suis perdu...

Sont ce réellement tes mots ? Est ce mon songe éperdu ?

Peut être est ce ma Raison qui me supplie par ta voix,

De m'extraire de cet univers onirique en proie à l'émoi ?

 

Elle

Alors écoute ta Raison ou écoute ma voix,

Délaisse donc ce songe et éveille toi !

 

Merci à G... d'avoir su allier son magnifique coup de crayon à ma plume...

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Commentaires
"Mon dévidoir de l'âme"
  • Coucher mes pensées sur un écran vierge est comme un exutoire. Y dévercer mon flot de songes et de reflexions, y étaler la nudité de mon âme sans artifice, voilà la raison d'être de ce blog...
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