Ebloui
Mes sourcils se crispent, se froncent dans une futile mais innée réaction de préservation. Mon regard s'étréçit, cille, s'embue d'un léger larmoiement réflexe, bien involontaire, afin de palier à cette douce brulure infligée. Le moindre muscle l'englobant se contracte, se rétracte, dans une incessante succession de soubresauts et tremblements. Mes paupières se resserrent, se closent à demi, ne laissant apparaître qu'une virgule blanchâtre, qu'un infime accès, jusqu'à ma conscience déraisonnée, à cette image resplendissante me faisant face. Mes pupilles vibrent, se distendent, se dilatent, étendent peu à peu leur noirceur éclatante, envahissent mes iris jusqu'à ne laisser, au fur et à mesure de leur incursion, qu'un fin cercle azur. Ce lancinant mais délicieux endolorissement s'empare de mon regard, résonne au coeur de mes globes oculaires, se propage dans mon âme, l'effleure d'une caresse à la fois veloutée et acérée...
Elle se tient face à moi...
Elle est si belle, si sublime...
Elle m'éblouit...