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"Mon dévidoir de l'âme"
"Mon dévidoir de l'âme"
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12 novembre 2004

Exercice de style...

Voici le premier jet d'un défi lancé par Poulpi sur son blog:  http://www.u-blog.net/blogabrac

La suite sera l'oeuvre d'un autre ou d'un autre...

 

 

 

Il était différent, il le savait...

Cela n'avait pas toujours été.  Auparavant, il était semblable B tous, de la mLme consistance que chaque individu en ce bas monde, façonné dans la mLme matrice. Mais son existence avait pris une toute autre tournure, une nuit de lune naissante...

 Ils étaient apparus de toute part, Ltres étranges, tous de sombre vLtus.  Ils avaient jailli du moindre recoin de ténPbre, de la moindre ombre et, dans un profond silence, ils l'avaient saisi, ceinturé, immobilisé, emprisonnant ses membres dans leurs étaux de chairs, avec une force incommensurable.  La foule, B quelques mPtres, n'avaient rien vu, rien entendu de ce crime.  L'agression n'avait durée qu'un brPve instant, mais longue avait été la séquestration, qui s'en était suivi, cette captivité dans cette geôle  obscure,  suintante d'une humidité écoeurante, le corps nu, jeté B mLme la pierre glaciale, les membres entravés par de lourdes chaînes, un morceau de cuir brut et imbibé d'un liquide nauséabond lui masquant le regard. Il avait entendu des incantations chantées, émanant de l'extérieur, ces mélopées psalmodiées dans un dialecte inconnu aux assonances oubliées depuis des siPcles. Et le moment était venu...  Ils l'avaient saisi, lui avaient redonné la vue et l'avaient traîné jusqu'au centre d'un sanctuaire voué B des rites ancestraux délaissés, des dolmens s'élevant de part et d'autres d'un autel de marbre en un cercle ininterrompu de roches dressées. Tout autour, au pied de ces monuments sans âge, chantonnait une assemblée de silhouettes, toutes drapées d'une longue cape immaculée, le visage dissimulé sous un large capuchon. Une sorte de psaume obscur et mélodieux s'était élevé soudain, comme pour l'accueillir.  Ils l'avaient fait se prosterner au pied de l'autel, au rythme de ce chant et l'avait libéré de ses chaînes.  Une ombre massive et élancée s'était profilée face lui, un Ltre vLtu d'une tunique pourprée brodée de dorures.  Il arborait un masque cuivré représentant un faciPs humain froid, immobile et impassible surmonté d'une chevelure de filins argentés.  Le maître de cérémonie avait entonné lui aussi ce psaume ténébreux d'une voix caverneuse et profonde.  Soudain, il avait fait miroité la lame d'un poignard, au manche doré serti de pierre et avait entamé une succession de virevolte scabreuse au rythme des chants, avant d'enfoncer la dague sacrificielle au plus profond de la chair du captif.  Il avait senti son sang s'écouler le long de sa peau, il avait senti son âme sombré dans un abîme sans fin, il avait senti l'étreinte glaciale de la Mort le saisir...

Mais non...  Pas d'Au delB, pas de royaume infernal ni d'Eden paradisiaque...

 Il s'était éveillé, nu, allongé sur la froide surface marbrée de l'autel, au milieu de ce sanctuaire maintenant déserté, dans cette prairie chaleureuse, baignée de soleil. 

 Il avait connu lB une nouvelle mise au monde, une Renaissance.

 Et il était différent, désormais...

 Il errait sous une chaleur ardente et étouffante, fendant une foule bigarrée mLlant autochtones agités et touristes tranquilles.  Il arpentait le pavé avec la légPreté d'un félin, ses chaussures ne choquaient pas lourdement le sol mais le caressaient en un souffle léger et imperceptible.  Il humait, avec délice, ces muscs corporels, ces parfum de jasmin, rose, vanille, qui embaumait les corps qu'il frôlait.

 Soudain, une étrange et irrésistible sensation l'envahit. Ses sens captPrent une effluve douce et enivrante, qui couvrait toutes les autres. Elle se propageait en lui, au plus profond de sa chair, dans chacun de ses muscles, de ses organes; elle annihilait toute pensée pour posséder la totalité de son âme; elle animait le moindre de ses gestes, portait le moindre de ses pas. son instinct le guida sur les traces de cette effluve, le menant vers chaque endroit de cette cité oj elle était présente, oj il semblait quasiment pouvoir, les yeux clos, la palper de ses doigts.

Peu B peu, la sensation s'accentua, exalta, avec une excitation croissante.

Alors, il l'aperçut, elle, au loin.

 Il détailla sa chevelure B la noirceur profonde , tombant en des mPches raidies au creux de son dos. Sa silhouette était fine, drapée de vLtements sombres, d'une beauté magnifique qui n'avait pu Ltre forgée que par la Main Divine. Il semblait la connaître parfaitement, sans, pourtant, ne l'avoir jamais croisée auparavant. Il pouvait connaître la moindre de ses pensées, il pouvait visualiser le moindre pigment de sa peau, la moindre courbure de son corps, comme si elle avait déjB été sienne. Cependant, il n'émanait de lui aucun souvenir d'une quelconque rencontre avec cet ange ténébreux...

Elle détourna son visage pâle, aux pommettes fines, aux lPvres rosées, B la peau soyeuse et posa son regard, empli d'une teinte dorée B nulle autre identique, sur lui.  Elle avait ressenti sa présence...

Un frisson le parcourut, un ronronnement félin résonna dans sa gorge en un souffle sourd. Il s'approcha lentement d'elle, porté par son regard intense.

…

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Commentaires
D
La suite selon Panthere : http://www.u-blog.net/panthere/note/159
D
Le chapitre 3 est publié sur http://www.u-blog.net/blogabrac!!!
D
Vous trouverez la suite de cette histoire sur http://www.u-blog.net/wanderland/note/19 !!!!<br /> <br /> Bonne lecture... ;-D
P
voilà, j'ai bien recopié ton texte et corrigé les pbs d'accentuation. Je l'ai mis sur mon blog pour centraliser le cadavre ;)<br /> Pas mal, sur ces bases, je sens que le cadavre va bien se porter !<br /> <br /> @+
"Mon dévidoir de l'âme"
  • Coucher mes pensées sur un écran vierge est comme un exutoire. Y dévercer mon flot de songes et de reflexions, y étaler la nudité de mon âme sans artifice, voilà la raison d'être de ce blog...
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