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"Mon dévidoir de l'âme"
"Mon dévidoir de l'âme"
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4 avril 2005

Lui et Elle

Elle : 

Pourquoi me fuis tu ainsi, mon doux prince ?

Pourquoi lorsque ton regard croise le mien, le détournes tu ?

Pourquoi restes tu si silencieux, lorsque j'ai tant besoin d'entendre ta voix ?

Pourquoi refuses tu mes caresses et mes baisers ?

Lui :

Mon tendre amour, merveille de mes nuits, charme de mes jours...

Lorsque je suis auprès de toi,

Lorsque tes paroles enchantent mon esprit,

Lorsque ta beauté enivre mon regard,

Je ne puis plus répondre de rien...

Je ne réponds plus de moi, ni de mes gestes, ni de mon corps.

Je ne réponds plus ni de mes mots, ni de mon âme...

Mais ma vie non loin de toi devient chaque jour un supplice,

Car je sais que nous seront séparés inévitablement .

Certains en ont décidé ainsi...

Une religion, une société, un peuple, une nation en ont décidé ainsi.

Ceux qui croit leur vérité juste, qui croit leur paroles fondées en ont décidé ainsi...

Elle :

Ignore leurs mots, mon amour !

Qui sont ils pour savoir, pour décider en notre nom, en lieu et place de nos âmes ?

Personne !

Seulement des individus à l'esprit étriqué, enfermés dans leurs dogmes et leur haines...

Rejetons ces haines, oublions ces dogmes !

Renions nos noms, nos héritages familiaux, nos traditions !

Et vivons notre amour dans d'autres sphères, au delà de tout cela, mon tendre prince !

Lui :

Oh tu as tant raison ma douce !

Comme il serait bon de vivre pour l'éternité à tes côtés, dans cette cité mais au delà de toute cette souffrance.

Mais chaque jour est une pierre de plus dans ce fardeau qui nous rattache à cette réalité.

Chaque heure, chaque minute passée ici nous ramène aux ténèbres de cette existence.

J'ai rencontré un homme, il y'a quelques jours, un fossoyeur...

Il besognait non loin d'une fosse, un amas d'ossement près de lui.

J'y ai vu un crâne humain, tout juste défiguré par quelques éclats d'acier.

« Ca c'était le jeune Ahmad, l'étudiant new yorkais » m'a t'il dit.

Ahmad... Sais tu que je l'ai connu, ma douce ?

Sais tu que malgré tout ce qui pouvait nous opposer ici,

Nous sommes devenus amis, là bas à New York ?

Nous avions une chose en commun, au delà de ces haines, de nos peuples, de nos religions...

Nous aimions une terre, cette terre, ces collines, ce sable, ce désert, ces fleuves, cette mer...

Nous avions les mêmes souvenirs d'enfants, dans les mêmes lieux.

Nous avions aussi les mêmes angoisses, les mêmes douleurs...

Et tout ceci nous a rapproché là bas, malgré tout ce qui nous séparait ici...

Elle : 

Je me souviens de cela...

Ahmad était mon meilleur ami.

Il a toujours essayé de me maintenir hors de ces haines,

De m'ouvrir l'esprit au delà des apparences, des rancœurs ancestrales.

Et lorsqu'il a désiré fuir, j'ai accepté sa décision avec un mélange d'amertume et de joie.

Il m'a longuement relaté votre amitié, dans ses lettres en me faisant promettre de ne jamais rien révéler.

Et je me suis tû. Personne n'en a jamais rien su...

Et je crois que c'est au travers de ces lettres que j'ai commencé à t'aimer...

Lui :

Il m'avait également longuement parlé de toi...

Il te considérait comme cette petite sœur qu'il n'avait jamais eu.

Il disait qu'il ferait tout ce qui était en son pouvoir afin de protéger, de t'extraire de cette spirale de violence !

Je crois qu'il aurait aimé, que nous nous rencontrions. Nous, ses deux seuls amis...

Aurait il pu se douter que notre rencontre irait au delà de ses espérances ?

Puis il a dû revenir ici...

Son départ a sonné le glas de notre profonde amitié.

Lui et moi le savions...

Là bas nous étions tel des frères, ici nous ne sommes plus que des frères ennemis.

L'amour est mort. La haine est née...

Et la vision de ce crâne noirci m'a remémoré que cette réalité parvenait toujours à nous rattraper !

Elle :

Je sais tout cela, mon amour !

Ils ont tous désiré que notre amour ne soit pas et, pourtant, il est !

Notre amour a survécu à leurs menaces, à leur véhémence, à leur verve.

Notre amour a survécu à leurs violences, à leur pressions, à leurs tortures.

Aimons nous, mon doux prince, aimons nous dans cette vie et dans toutes les autres !

Aimons nous au delà de cette vie et au delà de toutes les autres !

Crois tu que cela soit possible ?

Lui :

Oh oui, ça l'est, ma tendre princesse !

Notre amour est infini. Il n'est aucun obstacle qui puisse l'entraver.

Ni le temps, ni l'âge, ni l'espace, ni la mort ne pourront nous séparer...

Nous nous aimons et nous aimerons devant l'Eternel !

Ah ma belle, je t'aime tant...

Le soldat :

Relève toi mon garçon !

Elle ne t'entend pas, elle ne te répondras pas...

Laisse la donc !

Lui :

Elle m'entend, elle me répondra !

N'est ce pas que tu m'entend, ma douce ?

Elle :

Oui mon bel ange, je t'entends !

Et je serai auprès de toi à jamais...

Le soldat :

Relève toi mon garçon !

Il n'y a plus rien à espérer pour elle.

La rafale l'a fauchée dans sa course.

Ecoute ! Son poux est silencieux...

Regarde ! Ses pupilles sont fixes...

Sens ! Sa chair est déjà froide...

Viens mon garçon, il est dangereux de demeurer ici !

Les balles sifflent autour de nous,

Les obus éclatent de part et d'autre !

Viens...

Lui :

Laissez moi !

Ah les infâmes lâches, les sombres fous !

Qu'ont ils fait ? Pourquoi t'avoir ainsi arracher à la vie ?

Tu étais si belle, si douce, si pure, si enjouée.

Tu n'étais que bonté et gentillesse.

Aucune de tes pensées n'était haineuse ou obscure.

Tu ne méritais pas de mourir ainsi...

Pas avant que naissent de petites rides au coin de yeux et de tes lèvres,

Pas avant que ta chevelure de nuit ne se parsème de filaments argentés ,

Pas avant d'avoir une cour de bambin auprès de toi...

Non tu ne méritais pas ça...

Le soldat :

Viens, te dis-je !

Relève toi ! Ce lieu est des plus dangereux...

Lui :

Mais lâchez moi vous dis je !

Ah ma bien aimée, je t'aime tant et je t'aimerai toujours...

Elle :

Moi aussi mon beau prince, je t'aimerai toujours...

Le soldat :

Une dernière fois mon garçon, viens avec moi !

Lui :

Laissez moi !

Assassins ! meurtrier !

Je vous hais tous autant que vous êtes !

Israéliens ou Palestiniens ,

Juifs ou Musulmans !

La peste soit de vos deux nations, de vos deux religions, de votre combat fratricide !

L'intensité de la haine que je vous porte,

N'a d'égal que la profondeur de l'amour que je voue à ma douce...

Oh ma belle princesse, je t'aime tant...

Tu ne méritais pas ça...

Soyez tous damner !

Puisse l'ultime châtiment tous vous frapper,

Puisse cette cité être votre tombeau à tous !

Puisse cette guerre vous exterminer jusqu'au dernier !

Le soldat : 

Arrête mon garçon, tu divagues !

Le chagrin te fait dire des choses que tu ne penses pas...

Va donc auprès des tiens afin d'épancher ta tristesse !

Viens avec moi...

Lui :

Les miens ?

Elle était la seule, l'unique, le reste n'avait aucune espèce d'importance...

Oh ma douce, comment ont il pu tuer un être aussi angélique que toi ?

Tu ne méritais pas de mourir...

Et moi je ne mérite pas de vivre sans toi...

Le soldat :

Arrête mon garçon ! Que fais tu ? Quelle est cette folie ?

Lâche cette arme ! Ne fais pas de bêtise !

Calme toi et viens vers moi sereinement.

Je connais bon nombre de personne qui sauront t'aider...

Allez, viens à moi...

Lui :

Mon tendre amour, merveille de mes nuits, charme de mes jours...

Je serai bientôt auprès de toi...

Le soldat :

Arrête !

Non !

...BANG...

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Commentaires
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  • Coucher mes pensées sur un écran vierge est comme un exutoire. Y dévercer mon flot de songes et de reflexions, y étaler la nudité de mon âme sans artifice, voilà la raison d'être de ce blog...
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