Je tai croisée...
Une grande surface parmi tant dautres, grouillant dâmes alléchées par les promotions placardées, dêtres oisifs parcourant lentement les rayonnages ou bien desprits pressés, désireux de terminer au plus vite un nécessaire ravitaillement hebdomadaire. Au centre de cette foule bigarrée, tu mapparus, ton charme toujours plus envoûtant, ta peau toujours plus soyeuse, ta beauté toujours plus resplendissante, ta silhouette toujours plus divine. Ta longue chevelure noire tombait au creux de tes épaules, serrée dans un fin filin de tissu violacé, ton regard brun, rêveur, détaillait létalage de produit face à toi, tandis que tes lèvres formaient une délicieuse moue, pinçant délicatement leur chair rosée. Tu te détournas dans ma direction, sans même me voir. Peu mimportait, il en était peut être mieux ainsi... Je pus alors mieux admirer ton corps, drapé sans ses étoffes noires ou bleu nuit qui ne cachait rien de sa splendeur. Et je ne pus ignorer ton ventre, gonflé de vie, que tu soutenais, amoureusement de tes deux mains satinées. Je fus, au premier abord, étonné de te voir ainsi portant un petit être en ton sein puis mon étonnement laissa la place à un sourire ... Sourire amer? Non... Pourtant, jaurais pu être jaloux de cet homme, qui venait de te rejoindre, qui avait su te conquérir, te séduire, qui partageait ta vie, qui serait ton époux, bientôt sinon déjà, et qui avait su te rendre si radieuse en te faisant un enfant. Mais ce bonheur qui perçait dans ton regard, qui irradiait de ton être, ne pouvait engendrer en moi de telles obscures pensées. Tout ce qui importait était de te sentir joyeuse. Et cétait le cas...
Sans un regard, tu disparus, à nouveau, au travers du dédale de produits en tout genre. Je neus la force de te suivre. Je neus le courage de taborder. Je ne pus que te laisser vivre ta vie, loin de moi...
Puissent tes jours et tes nuits, passés auprès de ton enfant et de lui, être des plus merveilleux !