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"Mon dévidoir de l'âme"
"Mon dévidoir de l'âme"
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2 mai 2005

Mort dans l'oeuf...

Mon crâne compresse mon âme dans un étau d’acier incommensurable,  la parcourt d’une douleur lancinante. Envie de fermer les yeux, de devenir sourd à ce bruit ambiant, à ces voix, à ces pas, même à cette mélodie qui s’extrait des haut parleurs de mon PC… Je veux la sérénité d’un silence, le calme d’une étendue d’eau où je pourrais laisser mon corps virevolter loin de cet univers qui m’entoure, loin de cet apesanteur qui me pèse, de ce mutisme qui me paralyse,  des ces pensées qui m’assaillent…

J’ai peu dormi, j’ai mal dormi… Le sol carrelé de ma cuisine m’a meurtri le dos… Non, je n’ai pas choisi un mode de vie de samouraï, j’ai seulement essuyé les plâtres après une discussion quelque peu virulente avec ma douce. Dispute stupide qui aurait pu ne jamais être si j’avais reconnu mes torts, mais je me suis entêté, je me suis énervé, non pas contre elle mais contre moi, contre mon incapacité à reconnaître l’évidence, à évoluer, à être différent. J’aurais dû la convaincre de me suivre dans mes idées de famille, elle me l’avait demandé, ne pouvant trouver en elle cette flamme qui était mienne. Mais je n’ai rien fait, je n’ai rien dit : pour moi je ne pouvais la convaincre, il fallait qu’elle trouve en elle, au plus profond de son cœur, de son âme, de son être, l’envie de fonder un foyer. Et la situation s’est inversé : c’est elle qui m’a convaincu… Elle me disait que je n’en étais pas capable, que mon comportement actuel en était une preuve pour elle bien assez convaincante. Et je sais tout cela mais je me voilais la face : j’espérais que cette rigueur, quoi qu’empreinte d’une juste souplesse, et cette force, quoi qu’empreinte d’une certaine tendresse, nécessaire à un père pouvait apparaître par la suite, durant ces longs mois précédents naissance… Mais je me leurrais, je ne pouvais engager un tel pari sur la tête de mon propre enfant. Et si je n’y parvenais pas qu’en serait il de lui ?

Non, il me faut reconnaître que je ne suis pas prêt à être père. Manque de rigueur, de maturité, de réactions adultes, de sérieux, voire de communication.

Et ce désir est mort dans l’œuf… Sûrement ressuscitera t’il un jour, mais pour le moment, il est placé en suspens, même si l’envie est toujours lancinante au fond de moi…

Il est temps de rejoindre mon antre douillette. J’angoisse… J’appréhende son silence lorsque j’entrerai dans l’appartement, son visage fermé lorsque j’approcherai d’elle et ses mots secs lorsque je lui soufflerai « je t’aime ».

M’aura t’elle pardonné ?  Je l’espère…

------DECONNEXION------

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Commentaires
N
tu sais,lorsque j'ai eu mon deuxième enfant,je me suis demandée toute ma grossesse comment j'allais faire pour partager mon amour en deux...et je m'en faisais a un point pas possible,c'était une horreur...<br /> et quand j'ai eu mon fils,j'ai constaté une chose simple,quand tu as de l'amour en toi,tu ne le partages pas entre les gens que tu aimes,tu le donnes à tous,sans y penser,et c'est une source intarrissable que celle de l'amour,je peut te l'assurer..;<br /> Alors,ne t'en fait pas,si tu sais ce que c'est qu'aimer,et ca je n'en doute pas quand je lis tes textes,tu n'aura plus de problèmes le moment venu et tu riras en racontant à ton ou tes enfants les angoisses que tu t'est payé avant de les tenir dans tes bras...et ils en riront avec toi,tu verras,ce sera un grand moment de joie partagée,car après tout,de savoir que tu les considérait déja alors qu'ils étaient encore dans l'oeuf,cela leur fera un immense plaisir..;<br /> deux clés pour élever un enfant dans le bonheur:<br /> L'Aimer<br /> lui Raconter tout ce que tu ressent,même si ce n'est pas toujours la joie,la sincérité est la plus jolie chose que tu leur donnes et ils préfèreront toujours une erreur avouée à un manque de clarté...<br /> Arrête de te casser la tête,prends ton temps et laisse faire ton intuition,elle te dira quand ce sera le moment..;<br /> Amitiés
D
Little Sun: Oh crois moi je n'en suis pas loin mais encore trop éloigné pourtant...<br /> <br /> Facettes: puisses tu dire vrai...
L
quand je lis le texte qui précède j'ai envie de dire que quand on sait parler ainsi d'un enfant on ne doit pas être loin d'avoir envie d'en tenir un à soi dans ses bras....et de lui dire qu'on l'aime....
F
tu verras le moment venu <br /> <br /> personne ne sait avant que l'enfant soit là <br /> <br /> sourire
D
Merci pour ces quelques mots chère Facettes, merci pour ce témoignage de mère... J'espère parvenir à cela. Mais je ne sais pas si je saurai le faire, en fait.
"Mon dévidoir de l'âme"
  • Coucher mes pensées sur un écran vierge est comme un exutoire. Y dévercer mon flot de songes et de reflexions, y étaler la nudité de mon âme sans artifice, voilà la raison d'être de ce blog...
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