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"Mon dévidoir de l'âme"
"Mon dévidoir de l'âme"
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1 juin 2005

Un nouvel ordre Sith: Minion (partie I)

Les monts de Dreshdae
La masse sombre s'élevait face à moi, voilée de son éternelle et épaisse brume de poussières et de minerais volcaniques  rejetés dans l'atmosphère par de perpétuelles secousses sismiques et éruptions, si infimes qu'elles étaient totalement imperceptibles pour les indigènes et tout être vivant sur ce monde de Korrigan.
Mais, nous, Sith, nous les percevons...

Les sommets du massif impétueux et éruptif se mêlaient à ce ciel nappé de ténèbres qui plongeait ces contrées dans une continuelle nuit. Sur le versant opposé des Monts de Dreshdae avait été implanté le port galactique des Sith,  Dreshdatiun, en lieu et place de l'ancien astroport de contrebandier, vétuste et dévasté. Les architectes s'étaient inspiré du gigantisme de Coruscant pour créer cette cité où les indigènes autochtone avaient désormais élus domiciles, se mêlant aux étrangers avides de la puissance du côté obscur de la Force, au milieu des constructions métalliques démesurées, tranchant avec leur ancien habitat restreint de branchages et de racines. L'Ordre Sith avait colonisé purement et simplement Korriban, ainsi que tous les autres mondes de son système, et réduit ses habitants en esclavage par une manipulation psychique qui sera plus tard amplement utilisé pour asservir les peuplades primitives : leur donner l'illusion que nous étions des Dieux. J'avais tenté une telle manœuvre alors que je n'étais qu'un orphelin perdu dans cette jungle périlleuse mais, après leur invasion éclaire et sans heurt, Xendor et ses Jedis déchus avaient développé au delà de toute conception imaginable cette prouesse mentale au point de faire des indigènes non seulement des esclaves voués à la cause des Sith mais également de valeureux guerriers engagés dans notre combat contre la République Galactique et l'Ordre Jedi.
Mais ce n'était pas la cité immense de Dreshdatiun qui m'attirait ici, mais ce temple dressé par la ferveur de ces créatures autochtones à la peau pourpre, ce sanctuaire qu'ils avaient érigés, il y'avait dix ans de cela, à la grandeur infinie et au pouvoir incommensurable de leurs nouvelles divinités.
Le Temple de Minionasti
Il était taillé dans cette roche étrange, puisée au cœur même des volcans et des entrailles de ce monde : minerai cristallin à la teinte brune qui semblait aspiré toute source lumineuse pour se revêtir d'un éclat de ténèbres. Bel édifice à la gloire des Seigneurs Sombres de Sith ! Des hautes flèches sans fin se perdaient dans les cieux drapés de sombre, comme pour signifier l'omnisciente puissance du côté obscur. Le parvis de cette bâtisse était fendu de larges colonnes sculptées, penchées en arc boutant sur le parcours menant à l'entrée du temple, gardienne ancestrale du propylée de Minionasti.
Je passai la lourde porte haute d'une dizaine de mètres, qui tourna sur ses gonds dans un long fracas strident et assourdissant, et m'engageai dans un long vestibules éclairé par quelques scintillements de torche ça et là. Une incommensurable puissance obscure envahissait ces lieux, irradiait de toute part, me pénétrait attisant chacun de mes sens.
Seul quelques uns d'entre nous étaient capable de déceler l'aura sombre qui émanait de ce temple. Et j'étais de ce nombre...
Sur les parois, je pouvais parfois distinguer, à la lueur des flammes, des fresques, taillées dans la roche, relatant les combat victorieux et valeureux des Sith. Moi même, quelques unes de mes actions les plus braves avaient elles été immortalisées sur  certains bas-reliefs de cette salle qui était vouée au culte par  les indigènes. A l'extrémité de ce vestibule s'élevait une seconde porte à deux lourds battants ; derrière celle ci, le Minion.  Cette assemblée réunissait les Jedis originels du Minion, engendré par Xendor au moment du Grand Schisme. Elle avait été créée à la suite de la mort brutale de celui ci, alors qu'il n'avait laissé aucun successeur à la tête du clan des Sith. Le Cercle était un organe exécutif et de décision qui avait pour attribution initiale de pourvoir à la désignation du nouveau Seigneur Noir de Sith mais ses membres estimant qu'aucun des Sith pressentis n'avaient la puissance, le charisme et le pragmatisme de Xendor, décidèrent  que l'ordre Sith et l'Empire qu'il commençait à  conquérir, serait dirigé par ce cercle tant qu'aucun Sith ne serait apte à succéder à Xendor. Cette situation dura près de dix ans, les querelles incessantes des membres du Minion, divisés en groupuscules mettant chacun en avant leur propre « champion », ne cessant qu'avec le désir de chacun de conserver leur pouvoir et le contrôle de l'Ordre Sith.
Mais ceci n'avait que trop duré...
J'approchai lentement de cette porte dissimulant le Minion aux yeux des fidèles mais pressentis brusquement une présence non loin de moi, un souffle rauque et imperceptible. Je distinguai un regard écarlate posé sur moi.
Un dogro'ch
Je haïssais ces créatures...
Certains Sith avaient modifié la structure cellulaire de canidés à l'aide de la puissance obscure de la Force afin de créer une race plus robuste, plus résistante, à la meilleure longévité et plus intelligente. Ils étaient même parvenus à les rendre en grande partie  insensible à la Force pour en accroître l'efficacité. Ces dogro'ch étaient destinés à la protection des temples et sépultures Sith afin d'en préserver les secrets. Mais les altération apporté à cette espèce avaient eu pour conséquence de les rendre indépendants et imprévisibles, ce qui les rendait difficilement gérable. Il était de commune renommée que seul celui qui avait dressé un dogro'ch depuis sa naissance pouvait lui imposer sa volonté.
Il me sembla qu'au dessous de ce regard aux éclats cramoisis une sorte de sourire moqueur et carnassier fendit son museau. Je feins d'ignorer la présence de cet animal, la main fermement encrée sur mon sabre laser. Je n'avais qu'une confiance toute relative et restreinte envers ces créatures.
Les battants de la lourde porte s'entrebâillèrent lentement, étrangement silencieux, pour ne laisser que l'espace de mon passage. J'avançai dans une salle circulaire, plongée dans l'obscurité, seul un filin lumineux, provenant de sa voûte, s'abattant en son centre. Face à moi se dressait un pilastre à la base large s'élevant à quelques mètres au dessus du sol et au sommet duquel avait été disposé le trône du Seigneur Noir des Sith, occupé depuis dix ans désormais par un imposteur : le doyen des jedi originels composant le Minion, Al Jarrad Moscue, un anzati de la pire espèce. De part et d'autres de ce trône avaient été creusées des alcôves, au sein même de la roche, où siégeaient, dans une ombre impénétrable, les  membres du Minion.
Une quiétude apparente, trop pesante et trop intense, régnait en ce lieu, jurant avec les incessantes perturbations du Côté Obscur que je percevais. Une telle concentration de Sith en un même espace restreint, tout aussi puissant soient ils, provoquaient inévitablement un maelström de haines, peurs et avidités qui engendrait une tension palpable entre eux.
Je souris, conscient que cette atmosphère aiderait ma tâche.
Je ne patientai pas que le seigneur Moscue me donna la parole.
« Membres du Minion, commençai je sur un ton assuré et arrogant. Vous me connaissez tous. J'ai été le disciple du Seigneur Xendor et ce jusqu'à sa mort et c'est pour vous demander de poursuivre son œuvre que je me présente devant vous en ce jour.
Durant dix ans, la République Galactique et l'Ordre Jedi avaient, semble t'il, choisi de ne pas s'intéresser à cet mouvance de Jedi déchus, issue du Grand Schisme, certainement croyant que cette divergence périrait dans l'œuf. Ils avaient tort... Certainement, par la suite, confronté à l'avènement de l'Ordre Sith, avaient ils préféré renforcer leur rang avant de nous affronter. Et il semblerait que le temps de cet affrontement entre lumière et ténèbres soit venu. En effet, vous n'êtes pas sans savoir que plusieurs de nos disciples encore trop faibles ont été terrassé par ces Jedi, de même que certains Sith pas de taille à lutter face à leur nombre et la  puissance de leur Maître.  A l'évidence, leur tactique consiste à défaire notre armée Sith avant s'attaquer à ses Seigneurs. L'heure est grave et il faut prendre des décisions précises et efficaces pour nous permettre de lutter contre ces Jedi et de les détruire. Mais le Minion est actuellement incapable de prendre des telles décisions, tant il est vérolé et sclérosé par vos incessantes querelles partisanes ! »
Je me tus un instant, écoutant le brouhaha de contestations que mon propos avait soulevé.
«  Souvenez vous des enseignements du Seigneur Xendor, repris je. Les Sith ne vont que par deux, un maître et son disciple, ni plus, ni moins... Les Sith ne sont pas faits pour débattre, la discussion est l'apanage des faibles ! Les Sith sont faits pour agir! L'action est la seule force et conviction d'un Seigneur Sith.
Aussi je vous prie d'agir selon les attributions dévolues à ce Minion en choisissant le digne successeur du Seigneur Xendor qui saura nous mener à la victoire. Il est quelques Sith puissant capable de relever ce défi, dont je fais parti, reconnaissez le ! »
- Ainsi que Ajunta Pall ! lança une voix derrière moi avec véhémence.
Croient ils me déstabiliser avec de telles remarques ?
J'ignorai superbement, avec un profond dédain, cette interruption et continuai.
« Comme le veut la règle édictée par Xendor lui même, je requiers que soit désigner un nouveau Seigneur Noir et que ce Minion soit ensuite dissout. Agissez en vos âmes et consciences mais agissez promptement, l'Ordre Sith en dépend ! »
Je me tus et me retirai, ne cherchant pas à recevoir la moindre réponse de la part de cette assemblée.
Les lourds battants se refermèrent derrière moi. Je perçus rapidement les voix querelleuses des membres s'élever et entrer dans un conflit de plaideur virulent chacun défendant son champion.
Je ne pus étouffer un petit rire de satisfaction.
Réaction attendue et espérée...
Ah les imbéciles, ils vont tout droit là où je désire les mener !
Je quittai rapidement le temple. Mon temps était désormais compté si je voulais poursuivre mon œuvre…

Sur  le parvis du temple Minionista, je m'aperçus d'un regard posé sur la voûte céleste, que celle ci avait revêtu une teinte différente, témoignage de cette alternance diurne et nocturne propre à beaucoup de monde en cette galaxie. En effet, les rayonnements des doubles soleils de Korrigan se reflétaient sur les poussières de minerais volcaniques, présentes dans l'atmosphère, en une multitude d'éclats colorés allant du violacé au pourpre.
Je pressentis une présence non loin de moi, dévoilée par une infime altération de la Force.
« Caiad El'Endil, mon fidèle disciple, te sentirais tu prêt à me défier ? souris je.
Le ton de cette remarque était certes ironique, mais ces mots n'avaient pourtant rien d'anodin. En effet, si les Sith allaient par deux, le maître et son disciple, il était inévitablement un temps où le disciple prenait ombrage de la puissance de son maître et le défiait. Ce combat singulier avait une seule issue : la mort de l'un ou de l'autre. Ainsi avais je défié mon maître, Xendor, dix ans auparavant, et l'avais je vaincu ! J'étais déjà à cette époque très puissant mais mon pouvoir était sans commune mesure avec celui de mon maître. Et ce ne fut que grâce à la magie Sith, développée par les shamans indigènes et dont j'étais le seul à connaître les secrets et l'étendue, que je parvins à blesser grièvement mon propre maître. Mais celui ci avait réussi à fuir. Je n'appris que  quelques année ensuite qu'il s'était réfugié sur une planète marécageuse et inhabitée du système Sluis.
Un grognement sourd perça dans l'obscurité.
« Non, mon maître, bien sûr que non... »
La silhouette chétive de mon apprenti m'apparut, s'extrayant de l'ombre. La flamme obscure qui était en lui était des plus impressionnantes. Il lui restait pourtant encore du travail à accomplir pour parvenir à la dompter intégralement. Cependant, ils provoquait déjà la jalousie de beaucoup et notamment de seigneurs aguerris, qui s'effrayaient à juste titre du développement du Côté Obscur de la force en lui.
Je détaillais son visage qui m'avait toujours fasciné. Il était le fruit de l'union entre une femelle Bothan et un Corellien, ce qui lui donnait un aspect des plus étranges. Son faciès était celui d'un Humain par de nombreux points mais il conservait les traits épais de Bothan. Un pelage soyeux aux teintes dorées remontait jusqu'à ses pommettes saillantes, cernant sa mâchoire carrée fendue de fines lèvres brunes dissimulant des crocs acérés. Son  nez était écrasé, dénué de narines et strié de ridules qui lui octroyaient un air bestial. Du haut de ses arcades sourcilières proéminentes naissait une épaisse crinière dorée qui tombait sur ses épaules en une sorte de chevelure indomptée.   Et ses yeux... Son iris d'une intense teinte violacée emplissait l'intégralité de son globe oculaire et était fendue d'une pupille rectiligne qui, lorsqu' il était parcouru d'une rage insondable,  se dilatait considérablement, dissimulant la totalité de son iris derrière les ténèbres de son âme. Avec son corps frêle et son regard si apaisant, personne n'aurait pu pressentir qu'il deviendrait un des plus puissants Sith de la galaxie...
Sinon moi !
Il s'approcha, suivant mon pas rapide.
« Comment le Minion a t'il réagi à votre requête, Maître ? demanda t'il
- Comme à leur habitude, ses membres discutent, se disputent, se querellent... Mais cela n'a aucune importance puisqu'ils  agissent comme je l'avais prévu... Ce n'est pas réellement le Minion qui me préocupe...
Je me tus, conscient que mes mots avaient maladroitement trahi le secret de mes pensées.
« Alors qui, maître ? S'enquit Caiad El'Endil.
Ajunta Pall

«Peu importe qui, mon apprenti ! rétorquai je, désireux de mettre fin à cette conversation.
Fais affréter une navette Thêta, nous partons ! »
-Bien mon maître !
Il s'évapora, comme son habitude, en un déplacement si vif que tout regard non initié n'aurait pu suivre sa course.
Ce jeune apprenti surpasse réellement toutes mes espérance. Il fera un grand Sith.

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