Et un ange passa...
Chère ravissante inconnue,
Vous refusez mes vers, vous rejetez ma prose… Peu importe ! Je ferai mes mots silencieux à votre oreille, invisibles à votre regard, inexistants à votre âme.
Je désirais, pour vous, l’esquisse d’une belle langueur, emplie parfois d’une certaine volupté, je désirais l’expression d’une passion flamboyante quoique cachée, je désirais un hommage à votre grande beauté, votre charme enchanteur, votre grâce divine… Mais semble t’il, tous mes efforts n’ont ils pas heurté votre sensibilité. Vous avez été ni troublée, ni touchée mais simplement agacée voire harassée.
Présomptueux, je me suis trouvé blessé en mon fort intérieur, j’ai été pris d’une sombre colère dirigée corps et âme contre vous. Puis la Raison a jugulé mon orgueil endolori. Il me fallait bien admettre que j’avais tout bonnement échoué…
Et je vous aperçois souvent, trop souvent… J’essaie de ne pas vous admirer, de ne pas m’abandonner dans la contemplation de votre céleste beauté, de ne pas me laisser sombrer avec une langoureuse et enivrante délicatesse dans l’intensité de votre regard, de ne pas me perdre avec plaisir dans l’éclat de votre sourire ensorcelant… Mais je n’y parviens pas. Croyez bien que mon être lutte de toute sa force, de toute sa conviction, que ma Raison s’oppose fermement avec toute sa lucidité, toute sa conscience ! Mais rien n’y fait, mon âme, elle, cède ; lâchement, elle déserte, baisse les armes et laisse le déferlement de cette irraisonnée admiration envahir mon être.
Il est bien trop de faiblesse en moi pour parvenir à résister à votre charme, à votre beauté. Alors pardonnez ces mots que jamais vous ne lirez, pardonnez ces regards parfois trop insistants que jamais vous n’apercevrez, pardonnez ces songes parfois trop voluptueux que jamais vous ne connaîtrez.
Votre invisible, silencieux et inexistant contemplateur