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"Mon dévidoir de l'âme"
"Mon dévidoir de l'âme"
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28 mars 2006

Pensées matinales...

Petite ballade sous un joli soleil printanier aujourd’hui. Petite ballade imposée par ce mouvement de grève national, cette petite révolution pacifique avec beaucoup de mots, de cris, de gestes, de colère aussi mais peu de coups, peu de heurts et il en est mieux ainsi.

Parfois, j’imagine ces citoyens comme une personne inhibée, refermée, incapable d’exprimer ses sentiments, d’extérioriser son mal-être ; une personne qui réunit, cumule en son âme, tous ces instants de colère, de tristesse, de douleur, de frustration, qui les cache dans les recoins de son esprit, sans un mot, jusqu’au jour où… Tout cela doit inévitablement sortir, se déverser, exploser. Parfois, j’imagine  que les Hommes explosent réellement, puisent dans leurs souffrances, leur colères, leurs frustrations, toute la force nécessaire pour faire table rase du passé. L’Histoire nous apprend tout cela, nos gouvernants semblent l’avoir oublié…

Conséquence de tout ceci : quelques perturbations dans un réseau de transport gréviste quoique soumis au « service minimum », peut être simplement par la force des choses davantage que par une autorité légale, car certaines personnes ne peuvent se permettre de perdre une journée de salaire (ce qui est malheureusement mon cas) ou bien n’ont aucune conviction syndicaliste ou simplement ne sont pas opposés à ces changements qui déchaînent les foules. Mais peu m’importe ces perturbations, je ne désire aucunement me soucier de ces trams way, de leurs affluences, de leur ponctualité. La journée est radieuse, l’azur étend son joug sur la voûte céleste, l’astre solaire est quelques fois aveuglants selon les endroits, l’air est d’une douceur délicate qui étreint la peau de sa chaleureuse caresse. Pour un rien au monde, je ne pourrais m’engouffrer dans une de ces cages de métal et de verre, bondées de quidams stressés, grommelant contre ces grévistes qui emm….. tout le monde. Je ne veux pas avoir  à supporter cela !

Alors je me laisse mener par mes pas, rêveur, mes membres inférieurs entraîné par une multitude de stimuli visuels que mon esprit n’essaient même pas d’analyser, laissant les flux nerveux effectuer leurs échanges entre mes muscles et  mon cerveau, de la manière la plus naturelle possible. Ainsi, mes jambes, mes pieds sont ils mus par une sorte de réflexe moteur, qui me mènera jusqu’à ma destination, quoi qu’il arrive, sans faillir.

Et cela libère mon esprit, le plonge dans une multitude de pensées hétéroclites, de songez de  la nuit écoulée, dont les quelques réminiscences floues s’étioleront au fil des heures jusqu’à disparaître, remonte le temps au-delà de cette nuit jusqu’à la soirée de la veille, dans ce train, avec un bien doux souvenirs.

Un reflet. Le simple reflet du visage d’une jeune femme dans une vitre teintée par la nuit et revêtant l’éclat d’un miroir. Ce reflet qui a bercé ses longues heures de voyage, mon regard ne perdant pas le moindre détail de son profil, de sa nuque pâle où étaient réunies ses longues boucles brunes en un chignon ; de ses yeux tantôt clos, ensommeillés, tantôt rêveurs, perdus dans les ténèbres défilant à une vitesse vertigineuse derrière son reflet, tantôt absorbés par la lecture d’un roman ; de ses lèvres fines, éclatantes de leur rosé naturel. Lorsqu’elle s’est assoupie, mes doigts se sont risqués timidement, délicatement à frôler la légèreté de cette mèche de cheveux dansant le long du dossier de son fauteuil. Un bref instant, je n’ai jamais été aussi proche d’elle, dans une infime caresse qui est certainement réservée à un ou une autre. J’ai eu un petit frisson comme si je lui avais dérobé un baiser fugace durant son sommeil, même si la saveur de ses lèvres eut été bien plus enivrante que ce simple toucher. Puis ce voyage a touché à sa fin, elle s’est redressée, elle s’est levée, alors seulement ai-je pu contempler son visage sous un angle différent. Alors seulement ai-je pu me rendre compte que ce reflet m’avait menti, qu’elle était bien plus belle qu’il me l’avait laissé supposer. Illusion des sens, la réalité en est bien plus magnifique. Un instant, juste le temps d’un souffle, nos regards se sont rencontrés et ont fui mutuellement, elle pensive, préparant la descente de ce train, moi gêné, espérant qu’elle n’ait pas décelé mon émoi. Je l’ai suivie un court moment puis elle a disparu dans la nuit, ne me laissant que le souvenir de son reflet..

En cette matinée radieuse, cette pensée ne peut être que des plus agréable, une lueur dorée qui scintille dans mon esprit, une petite flamme émouvante qui vibre dans mon être…

Cette journée sera bonne…

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"Mon dévidoir de l'âme"
  • Coucher mes pensées sur un écran vierge est comme un exutoire. Y dévercer mon flot de songes et de reflexions, y étaler la nudité de mon âme sans artifice, voilà la raison d'être de ce blog...
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