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"Mon dévidoir de l'âme"
"Mon dévidoir de l'âme"
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31 juillet 2006

Elle...

very_pensive


Une douce mélodie vibre dans un murmure entre ses lèvres délicates. Elle prononce à mi mots étouffés, les langoureuses paroles sur une mélopée silencieuse que seule elle dinstingue, abandonnée dans ses virevoltes rêveuses. Les paupières closes, son visage étreint d'une délicieuse gaieté presque infantile, qu'elle semble avoir déceler dans les méandres de sa mémoire. Elle semble se croire cerner de solitude, dans cette pièce exigue, dont l'unique ouverture sur le monde extérieur laisse apparaître un rez de chaussée de béton et de pavé, bordé d'un muret surmonté d'une haute grille blanchâtre, dominant cette ruelle où déambulent, par flot, une poignée de quidam, sous la chaleur estivale.

Pourtant, elle n'est pas seule.

Je suis là, discret, muet. Je l'observe, je la contemple. Je me perds dans son charme envoûtant, emprunt de cette douceur joyeuse, que je n'y avais pas trouvé depuis trop longtemps. Je m'abandonne dans son chant sourd, dans cet exquis frémissement, dont je ne parviens à distinguer la moindre parole. Mais peu m'importe! La saveur du souffle de son timbre, à elle seule, suffit à m'enivrer.

Ses doigts fins s'égarent dans une mèche de sa courte chevelure d'ébène, qu'elle a ramené au dessus de sa nuque halé en un chignon improvisé d'où jaillissent de innombrables et rebelles boucles ondulantes au gré de ses mouvements. Sa main joue délicatement, en une caresse sensuelle, avec l'harmonieuse légèreté de ses cheveux, les tirent, les entortillent, les relâchent lentement avant de s'en saisir à nouveau dans une séduisante étreinte.

Je ne dis mot. Je n'ose un souffle.

Je ne désire en rien briser ce charme, comme l'on pourrait demeurer immobile et silencieux face à une apparition divine de peur qu'elle disparaisse.

Je ne parviens à me remémorer ce qui m'a conduit auprès d'elle, de l'importance certaine de ma démarche.

Et peu importe.

Rien ne doit interrompre cette scène. Rien ne doit ébrecher cet éclat de pur bonheur, que je puis lire sur son visage et dont je n'avais pu percevoir la moindre étincelle depuis bien trop longtemps.

Sans un bruit, sans une parole, étouffant le moindre de mes gestes, de mes pas, je me retire, quoique toujours et irrémédiablement absorbé dans cette contemplation.

Mais je sais que ces images subsisteront, longuement, dans mes songes, peut être éternellement...

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"Mon dévidoir de l'âme"
  • Coucher mes pensées sur un écran vierge est comme un exutoire. Y dévercer mon flot de songes et de reflexions, y étaler la nudité de mon âme sans artifice, voilà la raison d'être de ce blog...
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