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"Mon dévidoir de l'âme"
"Mon dévidoir de l'âme"
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6 août 2004

Toi... (Texte pensé il y a un ou deux ans mais seulement rédigé aujourd'hui...)

Je te contemple...

Tu es là, à quelques pas de moi, absente, ton regard brun abandonné dans une multitude de songes lointains, ta main lascive, à la peau satinée et veloutée, serrant nonchalamment et délicatement cette cigarette allant et venant de ce cendrier déposé à tes côté jusqu'à tes lèvres . Tes longues mèches ténébreuses virevoltent au gré d'une brise légère, caressant paisiblement tes pommettes, dansant autour de ton visage en d'infimes et incessantes ondes et se brisant contre la douceur de ta nuque. Tendrement, tes doigts taquinent ton piercing, minuscule pieu argenté jaillissant de ton menton, juste au dessus de cette fossette si délicieuse.

J'aimerais tant pouvoir percer tes pensées, comprendre cette sombre étincelle de mélancolie qui ne quitte pas ton regard. Quoique tu fasses pour essayer de la cacher, je la décèle instinctivement...

Tout autour de moi, le Monde s'agite, les voix s'élèvent, les rires retentissent, les paroles fusent. Les corps s'articulent nerveusement, les gestes s'accélèrent fiévreusement. Mais je suis hors de toute cette agitation, de ces agressions sonores et visuelles, hors du temps, hors de l'espace... Toi seule m'importe!

Ton regard se détourne quelque peu dans ma direction mais ne me voit pas...

J'esquisse mentalement les traits fins de ton visage, le contour rosé de tes lèvres, la courbe soulignée de noir de tes yeux, la teinte à la fois sombre et étincelante de ton iris, afin de graver ta beauté à jamais au fond de ma mémoire. Je veux que cette grâce et cette splendeur s'élèvent éternellement tel un prodigieux chef d'oeuvre au sein de l'enceinte fortifiée de mon âme. Je veux que le voluptueux ravissement, ainsi provoqué, en moi, par le simple fait de te contempler, demeure intensément, même au delà de l'ultime souffle.

D'un geste lent et précis, tu ajustes ta chemise, confectionnée dans un voile léger à la couleur sombre et malmenée par la douce brise. Ses manches opaques recouvrent ta peau jusqu'à mi-bras, laissant apparaître sa pigmentation virginale au travers du tissu. Au niveau de ta nuque, je découvre les deux fines bretelles de ton débardeur coloré de noir, qui épouse amoureusement, avec une sensuelle indécence, la forme de tes seins, dévoilant parfois, selon tes mouvements, une infime partie de ta nudité pâle, juste au dessus de la ceinture de ton pantalon noir.

Je te contemple... Je loue ta Beauté à l'éclat divin, je vénère ton Charme ensorcelant, j'idolâtre ta silhouette de nymphe, ce corps si parfait qu'il aurait pu être façonné de la main même du Grand Horloger. J'en viens à douter de cette foi agnostique qui est la mienne: comment une telle perfection est elle possible sans intervention d'un Être Supérieur?

J'admire sans crainte, sans même m'en cacher, ton regard ténébreux et songeur qui ne me voit pas... Quelle amère et terrible douleur d'aimer avec une telle Passion inconsidérée un être qui n'a pas même conscience de mon existence!

Mes paupières lentement tombent, se scellent, m'emprisonnent dans une géol d'une lourde obscurité et d'un pesant silence, chaotique, avec pour seul compagnon, ma tristesse cinglante et lancinante.

Mais un frisson soudain me parcourt, se propage le long de mon échine, hérisse ma chair, me glace le sang. Une étrange sensation m'envahit littéralement, met tous mes sens à fleur de peau, transcende mon esprit, intensifie mes sentiments. Je pose un regard, embué par cette mélancolie qui me tient, sur toi. Tu m'observes... Non pas de ce regard distant et songeur qui était le tien quelques minutes auparavant, mais avec une vive conscience, un sérieux presque sévère. Je n'ose, lâchement, affronter cette intention que tu me portes. Une gène timide et un vertige d'embarras m'échauffe le visage...

Ai-je rougi? Je le crois, oui!

Je fais front à ton regard... Tu me souris...

Tes fines lèvres rosées s'étirent, avec une divine grâce, dans un sourire chatoyant et envoûtant, deux délicieuses faucettes apparaissant en leurs extrémités. Ton charme hypnotique m'éblouit, m'envahit. Ma Raison se meurt, n'est pas de taille face à la Passion que tu propages en moi. Ton sourire a vaincu mon être le plus profond, l'intime conscience de ma propre existence. Je ne suis plus. Je te suis seulement dévoué, je n'existe plus qu'à travers toi, je suis ton séide, l'esclave du moindre de tes mots, l'exécutant du moindre de tes désirs...

Un douloureux soupir traverse mon corps, le transperce de son souffle, tel une multitude de fines aiguilles invisibles s'acharnant dans ma chair.

Tu te redresses, tu te lèves, tu approches...

Je ferme les yeux pour imprégner mon esprit de ton image.

Je distingue le léger choc de tes pas qui semblent tout juste frôler le sol. J'hume ton enivrant parfum fruité qui pénètre mes sens de ses effluves. Je sens, soudain, la douceur de tes doigts dans ma nuque, effleurant ma peau d'une languide caresse; la chaleur de ton corps s'insinue, avec un profond délice, en moi, ta chemise voilée courant sur ma peau. Le souffle de ta voix mélodieuse vient délicatement frappé mon visage, s'étouffant en un murmure au creux de mon oreille...

Je t'aime...

Ces mots me paralysent, mon coeur s'affole, cogne à tout rompre dans ma poitrine, ma respiration s'efforce, avec une intense difficulté, à continuer de ventiler mon corps de cet oxygène vital.

Le souffle court, je sens ton parfum s'éloigner, le son de tes pas disparaît au loin.

Un silence insondable et une infinie obscurité s'immiscent au plus profond de moi...

Je reste là, immobile, les paupières closes, le son de ta voix résonnant encore dans mon oreille comme une hallucination.  Je suis enfermé dans une très plaisante sensation de bien être, un peu comme cette extase que l'on ressent après l'amour,lorsque nos sens sont encore à fleurs de peaux, lorsque les frissons de l'orgasme n'ont toujours pas cessé de nous parcourir, lorsque la chaleur de l'étreinte consumme  encore notre corps...

Je ne veux desceller mes paupières de peur de prendre conscience que tout ceci n'est...

Qu'un rêve...

Tu es toujours là, à quelques pas de moi, toujours aussi absente, ton regard brun toujours abandonné dans une multitude de songes toujours aussi lointains, ta main  menant lascivement ta cigarette à tes lèvres...

Ce n'était qu'un rêve, un songe éveillé...  Tu est  restée là ,tout ce temps où mon imagination et mon inconscient se jouaient de mon amour.  Ton regard ne s'est pas posé sur moi, tu n'as eu aucun sourire à mon encontre, juste cette éternelle indifférence.  A l'évidence , il n'en sera jamais autrement...

 

Tu te redresses en écrasant nonchalament ta cigarette dans le cendrier argenté, tes doigts fins jouant avec une mêche de cheveux dans un contraste profond entre les ténèbres de ta chevelure et la paleur satinée de ta main.  Tu m'ignores dans un large regard circulaire, ton sac à main jeté sur ton épaule.  Tu t'avances vers moi, tu me frôles.  Je te suis d'un oeil discret ne désirant perdre le moindre détail de ta démarche chaloupée envoûtante, de ta silhouette  délicieusement sensuelle, de ton visage d'une splendeur à nulle autre égale...  Tu me croises, sans un regard, sans sourire. 

 Et je souffre de cet Amour infini que je te porte, tandis que tu disparais une nouvelle fois de ma vie.

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Commentaires
P
... trop beau pour être commenté... si un jour une personne me vénère ainsi... j'aimerai tellement que celà arrive. Les moindres détails comptent, le temps n'a plus d'importance, l'important c'est l'autre, on oublie la fatigue, on oublie tout, on est simplement nous et on se sent bien, presque en exstase. On se demande si l'autre fait également ce rêve ou si l'on est seul à le vivre...
"Mon dévidoir de l'âme"
  • Coucher mes pensées sur un écran vierge est comme un exutoire. Y dévercer mon flot de songes et de reflexions, y étaler la nudité de mon âme sans artifice, voilà la raison d'être de ce blog...
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