Humeur de ce jour? Passable, détestable...

Humeur de ce jour? Passable, détestable...

Pourtant, elle ne le devrait pas...

Ce jour est radieux, aucune masse nuageuse ne vient voilé l’azur de ce ciel estival, la chaleur reste encore douce pour ce début de matinée, même s’il est inévitable qu’elle augmentera par la suite de manière étouffante. Cette journée ouvre droit à une libération, à une mise à l’écart volontaire de cet univers professionnel de labeur, un repos bien mérité et salutaire. Bientôt, H - 7 avant le chant de la Diva, avant l’hymne à la Joie ! Pourtant, cela ne m’emplit pas d’une joie certaine, d’une satisfaction compréhensible comme cela devrait être le cas...

Un profond vice torture mon être, mutile mon âme: celui de ressasser le passé, de m’appesantir sur les des remords, de me remémorer inlassablement ces erreurs commises, de revoir ces délicieux sourires perdus, ces doux regards qui n’apparaîtrons jamais à nouveau dans ma vie, ces voix mélodieuses mais délaissées qui résonneront éternellement dans mon âme, le visage de cet Amour éperdu et perdu.

Le joug sadique de ces souvenirs hante mon esprit masochiste, l’emprisonne et l’écrase dans une impalpable tenaille glaciale. Ces réminiscences me lacèrent de leurs liens tranchants qui m’unissent à elles . Ces remords cinglent mon être prostré, dévoué à leur domination. Je connais mon maître, Il se nomme "Le Passé"... Je suis son séide asservi, son captif, sa chose. Il me séquestre chaque jour dans Sa geôle immatérielle, Il me lie à Lui par un sombre sortilège. Je suis voué à l’assouvissement de Ses désirs irraisonnés qu’Il me dicte dans un lourd silence, au creux de mon âme. Je ne peux Lui résister. Il est encré au plus profond de moi, Il me pénètre de Sa puissance éthérée et se répand en moi tel une pluie de gouttelettes opaques reflétant ces images, ces sensations, ces douleurs qui m’envahissent. Et je me laisse sombrer dans l’extase cruelle de la mélancolie, dans les ténèbres de cette douleur à la fois atroce et délicieuse, dans cette obscure perversion qui nuit, peu à peu, à ma santé mentale.

Comments

[AkaSha]

Victor Hugo dans "La légende des siècles"...

[Darth Seethus]

Merci pour cette belle et ténébreuse citation... Mais de qui est ce?

[AkaSha]

"Quand il se fut assis sur une chaise dans l'ombre et que l'on eut sur son front
fermé le souterrain, l'oeil était dans la tombe et regardait Caïn"...

Je connais cette torture. Il faut malheureusement vivre avec... Courage.